Après un travail qui m’a plongé dans un univers végétal figuratif, la nécessité de remettre en question l’intégralité d’un processus créatif tant sur le fond que sur la forme s’est imposée. Membre du collectif de la Friche, j’ai profité de rencontres qui m’ont fait côtoyer le street art dans sa philosophie, ses outils et sa réalisation. En marge des grapheurs, je me suis approprié certaines de leurs techniques pour les mettre au service de mon propre mode d’expression. Dès lors, j’ai exploré l’utilisation de trames mécaniques, exploitées comme pochoirs, mêlant bombe et encre. Ainsi, je me suis lancé dans la recherche d’une écriture plastique nouvelle, qui ouvre à la fois un champ d’expression artistique et graphique. J’ai créé de la confusion entre les frontières qui distinguent figuratif, abstraction, typographie, flou et netteté.
Cette technique indomptée m’offre la liberté d’utiliser des trames sans en contrôler totalement les effets et d’en gérer les accidents à chaque instant. Leur superposition déclenche des moirages créant de nouveau motifs aléatoires. La perception est perturbée, nous tourbillonnons dans un mirage de plans, une illusion de lumière.
Ce travail, fruit d’une année de recherches, ouvre des champs créatifs immenses qui me mènent sur des pistes d’expérimentation vers un univers mouvant encore en pleine construction.